État de la transformation digitale en France

L'auteur : Cuiban Corina
Publication : 07 septembre 2020
Durée : 20 min
Catégories :  Digitalisation

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Dans ce nouvel épisode du podcast avec CUIBAN Corina nous faisons une analyse de l’état de la transformation digitale en France en 2020. Celle-ci a comme but de faire prendre conscience aux entreprises de leur maturité digitale et les faire avancer dans le processus de transition digitale.  

État des lieux

Avant de commencer le diagnostic, il faut savoir que 52 % des entreprises figurant sur la liste Fortune 500 en 2000 n'existent plus aujourd’hui. Celles-ci n’ont pas su s’adapter aux nouveaux contextes, de plus en plus mouvant. Cette disparition indique que le contexte actuel de la transformation digitale n’est pas un mode qui va s'estomper petit à petit, ou bien un signal faible sur un radar.

 

Comme l’annonce Océane Mignot dans son livre “La transformation digitale des entreprises”, ce phénomène constitue “un véritable Tsunami” pour les entreprises de toutes les tailles et de tout secteur confondu. En raison de son ampleur et ses potentiels, tant positifs que négatifs, les entreprises doivent se préparer. Elles doivent apprendre à surfer la vague, ou bien accepter d’être anéanties par celle-ci.

 

Aujourd’hui, les entreprises françaises deviennent, un peu de manière forcée (covid-19, exigences consommateur, besoin de se démarquer) de plus en plus concernées par les enjeux de la transition numérique. Elles intègrent, progressivement, des nouvelles technologies et pratiques pour booster leur compétitivité.

 

Toutefois, avant de vous parler de l’état des lieux de la transformation digitale en France, je vais vous donner le profil type d’un internaute français.

Le profil de l’internaute français

Selon une étude réalisée par We Are Social et Hootsuite au premier semestre 2020 il y a en France 58,03 millions d'internautes, ce qui couvre 89% de la population. Le nombre d’internautes est en progression de 126 000 nouveaux utilisateurs par rapport à̀ l'étude précédente, datant du dernier semestre 2019.

 

L’internaute typique français passe en moyenne 5h08/jour sur Internet dont 1h42 sur les réseaux sociaux. Il habite principalement  dans les         zones urbaines. Contrairement aux préjugés que l’on peut avoir, l'âge médian des internautes français est de 42 ans.

 

Les internautes français possèdent à 91 % un smartphone, 83% un ordinateur et 49 % une tablette. Cette statistique est révélatrice du besoin des entreprises à adapter leur présence sur le web en mode « mobile first » pour garantir une expérience utilisateur optimale.

 

Le trafic sur les sites web français provient à 43% du mobile, 53 % du desktop et seulement 4% des tablette

Comportement :

Selon cette étude, les internautes français découvrent une marque à 44 % via le SEO/SEA, 28% via la bouche à oreille et 24% grâce aux publicités à la télé.         

 

82% des français recherchent un produit en ligne et 67 % achètent un produit en ligne. L’achat en ligne est fait à 53% via l’ordinateur et à 31% via le mobile.  Le client moderne est donc de plus en plus connecté et dans une situation de connaissance parfaite. Il est par définition volatil, exigeant, et impatient. Les entreprises doivent donc nécessairement prendre en compte ces changements dans l’élaboration de leurs stratégies business.

 

L’état de transformation digitale des entreprises françaises

Toutefois, si l’on regarde de côté des entreprises, la situation n’est pas parfaite ! Selon un rapport Deloitte en 2019, plus d’un million d’entreprises françaises type PME disposent d’une page business sur Facebook. Ce réseau social les aide à mettre en avant leurs produits et services et rester à l’écoutes de leurs clients. Toutefois, cette pratique de “push marketing” ne se suffit plus à elle-même aujourd’hui.

Découvrir l'inbound marketing 
La seule présence sur Facebook, ou bien l’existence d’un site internet vitrine est insuffisante pour prétendre que l'entreprise est transformée digitalement. Selon ce rapport, les entreprises françaises sont encore en phase précoce en ce qui concerne leur rapport au digital. Un retard qui est qui est soulevé dans cette étude.

 

De plus, les dirigeants associent le plus souvent la transformation digitale à l’intégration des technologies numériques (logiciels, robots, etc.). Il ne se rendent pas toujours compte que cette transformation est beaucoup plus structurelle, ancrée dans les usages des consommateurs, et que la technologie n’est que la pointe de l'iceberg.

 

En 2019, le rapport Deloitte note une réelle évolution quant à la volonté de se transformer.  Cette fois-ci, 6 entreprises françaises sur 10 affirment que la transformation digitale est une priorité pour leur business, ce qui représente donc 60 % des chefs d'entreprise.  Toutefois, il est une chose de vouloir et c’en est une autre de le faire. Même si la volonté est présente, les efforts doivent être continus pour rattraper le retard mais aussi en tirer les bénéfices.

 

La France une des mauvaises élèves d'Europe en termes de digitalisation 

Le rapport “The Digital Economy and Society Index (DESI)” publié en 2019 est révélateur sur l’état d’avancement de l’Europe numérique, la progression et les indicateurs clé en matière du digital de chaque pays membre. Dans ce rapport, la France fait partie des mauvaises élèves d’Europe en matière de digitalisation, bien derrière la Finlande, l’Allemagne, les Pays Bas, le Danemark, le Royaume Uni et le Luxembourg. Elle est située en 16e position en matière de transformation digitale sur les 28 pays membres en 2019. Ce classement a été réalisé grâce à la comparaison de 5 facteurs indispensables liés à la digitalisation :

La Connectivité


Ce facteur prend en considération le haut débit fixe et mobile et la vitesse de connexion, ainsi que les tarifs de ces services. La France occupe la 21e place sur 28 parmi les États membres sur l’indicateur de la connectivité. Ce retard s’explique par l’absence au haut débit rapide à Internet. En effet, seulement 47% des français ont une couverture au réseau à haut débit rapide fournissant au moins 30 MB/s.

Le Capital Humain 


Cet indicateur prend en considération les compétences digitales et l’utilisation d’internet par la population. L’Etat français occupe la 15e place sur cet indicateur. Cela s’explique en partie par l’existence d’un système d'éducation peu performant dans le domaine du digital.

L’Utilisation d’internet 


Ce critère évalue l’utilisation par les citoyens des services de communication, de transactions en ligne ainsi que la création du contenu. La France est 17e sur 28 sur cet indicateur, avec une marge importante de progression sur les 2 dernières années ( 25ème sur 28 en 2017).  L’état signale encore aujourd’hui un retard quant à l’utilisation du web au niveau de la production de contenu et dans la communication sur les réseaux sociaux.

L’Intégration de la technologie digitale


Ce quatrième facteur mesure l’utilisation des entreprises du numérique et le passage au e-commerce. La France se positionne à la 15 place sur cet indicateur. Ce positionnement s’explique par un faible degré d’utilisation des technologies digitales dans les entreprises françaises à différence des pays européens le plus performants en matière d'intégration du digital. En effet, pour illustrer ce constat, voici une statistique révélatrice, seulement 39% des entreprises françaises de plus de 10 salariés (hors secteur bancaire) possèdent un ERP.

Les Services publics digitaux


Ce critère mesure le degré de l’administration en ligne des pays membres. La France se positionne à la 15e place du classement. Aujourd’hui 56 % des particuliers gèrent leurs formulaires administratifs via Internet.

 

Les entreprises de l’hexagone ont encore beaucoup de travail à réaliser pour atteindre le niveau des pays européens les plus développés en matière de digital. Voici quelques chiffres pour mieux comprendre la situation :

  • 70% des PME françaises disposent d’un site web contre 75% en moyenne dans l’UE
  • 11% se sont dotées d’outils digitaux pour mesurer leur efficacité contre 18% en moyenne dans l’UE
  • 10% des TPE sont dotées d’un outil back office type ERP, CRM contre 48% en moyenne en Europe

 

Une maturité digitale hétérogène

Les entreprises françaises ne se trouvent pas aux mêmes étapes dans la transformation digitale. Une étude réalisée par Capgemini et MIT considère qu’il existe différents profils d’entreprises en matière de transformation digitale.

Le Profil « Beginners » 


Plus de 50 % des entreprises françaises se trouvent dans ce cas de figures. Elles ont une maturité numérique peu développée. La mise en place du numérique se trouve encore au niveau d'expérimentation et elles sont peu convaincues quant aux bénéfices apportés à l'entreprise grâce au processus de digitalisation.

Profil « Conservatives » 


Ce profil est représenté par 14% des entreprises en France. Celles-ci ont conscience des aspects positifs de la digitalisation pour leurs entreprises. Toutefois, elles n’ont pas encore entamé le processus de digitalisation.

Profil « Fashionistas » 


Le profil “fashionista” est représenté par 14 % des entreprise françaises. Elle se mettent à la transformation digitale puisqu'elles estiment que c’est une question d’image et de tendances. Ces entreprises ne disposent pas d’une vision claire à long terme, d’objectifs stratégiques et d’une véritable stratégie digitale à long terme. Elles se concentrent sur court terme et plutôt sur l’outil et la technologie à mettre en place.

Profil « Digirati » 


Ce dernier profil se positionne sur le podium en matière de transformation digitale ! En France, elles ne sont constituées que de seulement 15%. Elles ont compris l'intérêt du digital et ont fait de celui-ci un outil au service de leur stratégie.

Un retard plus important pour les petites entreprises

Toutefois, le degré de ce retard n’est pas homogène selon la taille des entreprises. Celui-ci est plus notable pour les petites entreprises. Il est surtout lisible dans l'adaptation des solutions digitales, comme un site web et une présence sur les réseaux sociaux, mais aussi dans la vente en ligne et la mise en place des services digitaux qui améliorent la productivité des équipes. 

 

Selon le rapport Deloitte précédemment cité, les PME sont jusqu'à quatre fois moins susceptibles de réaliser des ventes en ligne, comparées aux grandes entreprises

 

Une recherche réalisée par Lab BPI France sur environ 1 800 dirigeants de petites et moyennes entreprises et entreprises de taille intermédiaire, est révélatrice. En 2019, 87% des chefs d’entreprise de PME et ETI interrogés ne voient pas la transition digitale une comme étant une priorité pour le développement de leur entreprise ! Selon un rapport réalisé par SAGE en 2019, seulement 33% des dirigeants des PME voient une opportunité dans la transformation digitale. Les PME sont très arriérées en ce qui concerne la digitalisation de leur business et ne tirent pas assez profit des opportunités qui y sont associées.

 

Il existe un réel décalage entre les habitudes des consommateurs et les services proposés par les PME et TPE. Si 7 consommateurs sur 10 achètent en ligne, seulement 1 entreprise sur 8 proposent des solutions de vente en ligne. Combler ce retard pourrait contribuer à soulever le PIB Français. Comme le disait le ministre de l’économie et de la Finance Michel Sapin “ les PME sont les poumons de notre économie”. Elles contribuent en effet à créer plus de 56 % du CA des entreprises françaises.


Au final, la question à se poser est de savoir combien de temps il est possible de tenir sans digitaliser son entreprise. Des nombreuses études sur le sujet prouvent que si le digital est une source de croissance pour les entreprises, ne rien faire équivaut à une disparition à un horizon proche. D’ici à 2030, les entreprises qui n’auront toujours pas fait évoluer leurs business tant sur les produits/services que sur les procédés disparaitrons tout simplement.

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A propos de l'auteur:
Cuiban Corina

Jeune et dynamique, je suis passionnée par l’innovation, les nouvelles technologies, le marketing, la création de contenu et de sens. Animée par la persévérance, la curiosité et un oeil critique, j’aide les entreprises à exploiter pleinement leur potentiel en apportant un regard nouveau sur certaines problématiques. Ma valeur ajoutée : Là où les autres voient de l’incertitude, j’ai choisi de voir l’opportunité.

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